2021 ne fut pas une année simple elle aussi, mais elle se termine et LogiVitae peut malgré tout faire un joli bilan.
Nous sommes intervenus auprès des malades, leur évitant ainsi une hospitalisation inutile et éprouvante.
Nous avons aidé et organisé pour qui en avait besoin, la vaccination.
Nous avons continué à accompagner vieilles dames, vieux messieurs, alors que les plannings des auxiliaires de vie sont déjà bien chargés et que nous peinons à recruter.
Nous avons aidé et soutenu les auxiliaires de vie sur le terrain, conscients que plus que n’importe quel autre professionnel, conditions de travail et de rémunération sont à repenser.
Nous avons travaillé main dans la main avec tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, pouvaient nous aider à faire mieux.
Il est certain qu’il en faut de la force et de la conviction pour travailler au soutien de la population dans ces conditions.
Nos meilleurs voeux pour 2022
2022 sera l’année d’un tarif planché, d’un forfait qualité, d’un début de transformation de nos services en service autonomie, peut-être même y aura t’-il une “Loi grand âge”, qui sait ? Il faut y croire. Croire que 2021 se termine, et avec elle ce qu’il y avait de difficile et de compliqué.
2022 sera pour notre secteur une année pleine d’espoir.
C’est le Synerpa (mon syndicat/le syndicat du médico-social) qui m’a branchée sur cette journée il y a quelques mois. Une première pour moi, j’ai trouvé l’idée sympa ! Je me suis dit que c’était peut-être l’occasion de montrer enfin le bon et le beau de notre secteur, histoire de contrebalancer les horreurs véhiculées dans les médias. J’en profite toute de suite pour faire une digression : je leur en veux beaucoup de toujours montrer le pire. Sans me la jouer angélique, notre réalité ce n’est pas ce qu’on nous montre à la télé.
Un secteur et des professionnels en couleur
Donc pour en revenir à cette histoire de « j’aime ma boite », j’y voyais là une formidable occasion d’illustrer comme les professionnels du secteur sont beaux : beaux de générosité, d’empathie, de courage, de spontanéité, de bienveillance, de gentillesse… Oui mais une fois que c’est dit, comment montrer ça ?
À l’encontre du Syndrome de Stockholm
Parce que les coller devant une camera et leur demander de dire « j’aime ma boite », je suis d’accord sur ce coup-là avec Guillaume Meurice (il me fait beaucoup rire ce garçon, pouvais pas ne pas lui faire un petit clin d’œil), ça fait un peu syndrome de Stockholm. Vous savez le syndrome de Stockholm, l’histoire où les otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers développent une sorte d’empathie vis-à-vis d’eux ! C’est vrai qu’à regarder ce qui se fait ce jour-là, ça y ressemble un peu…
Ba oui on ne va pas se mentir, on ne l’aime pas toujours sa boite même quand on l’aime. Y a des fois on en a plein le dos ! Et puis on bosse parce qu’on y est un peu obligé quand même. Faut bien gagner sa vie comme on dit. Elle est étrange cette expression, « gagner sa vie », moi lorsque je l’ai donnée à mes filles, c’était cadeau. Je comprends gagner son pain mais gagner sa vie ? et quand on voit le salaire de certains, c’est à se demander si eux ne gagnent pas leur survie… Mais voilà que je disgresse encore.
Pas gagné du coup ma journée « j’aime ma boite » à LogiVitae. Et puis je me suis rappelé que pour moi plus que ma boite, ce que j’aime c’est les gens qui y bossent. Ça et la chance de faire un boulot qui fait sens :
« La raison la plus motivante de travailler, se trouve dans le plaisir du résultat atteint, et dans la connaissance de la valeur de celui ci pour la communauté ». Einstein
Témoigner en toute sincérité
Là je tiens un truc intéressant. Du coup j’ai appelé Justine : « Allo Justine, une mission pour toi. Quelque chose pour la journée « j’aime ma boite » mais qui en prend un peu le contrepied. Un truc spontané mais filmé, un évènement qui montrerait qu’on peut aimer sa boite sans en être aliéné ; il faudrait que chacun puisse dire ce qu’il veut et que ce soit drôle et joyeux et tout et tout… et si au passage, tu pouvais donner envie à des gens de bosser dans un service d’aide à domicile (tu sais combien on rame pour le recrutement…) alors là tu serais trop forte !» Voilà voilà débrouille toi avec ça… ! C’est vrai qu’elle est trop forte Justine, je vous laisse découvrir ce que ça donne ! Et de conclure ce petit texte pour vous dire que le 18 octobre est pour moi l’occasion de dire aux gens avec qui je bosse chaque jour que je les aime eux toute l’année !
Voilà, c’est fait. Un projet qui a démarré il y a presque 6 ans, une histoire que j’ai écrite déjà 4 fois. Un blog, ça ne suffisait pas pour vous raconter notre quotidien. Enfin notre quotidien de 2007 (année d’ouverture de LogiVitae) à 2012, où je faisais moi aussi visites, rencontres et recrutements… ce qui rend ce secteur passionnant !
Dans les premières versions de ce récit, le ton était beaucoup plus littéraire, conventionnel, mais ça manquait de dynamisme (mon copain Vincent m’a même dit que c’était chiant, il m’a dit « écris comme tu es dans la vie »). Alors j’ai tout réécrit « comme je raconte de vive voix » ; ça peut surprendre mais c’est beaucoup plus vivant comme ça (c’est du moins ce qu’affirme ma copine Isa).
Je me suis beaucoup amusée, parfois même délectée à raconter les situations, à croquer certains personnages. Je me suis appliquée à y mettre de la fantaisie et un peu de poésie aussi. Pour que ce soit drôle j’ai forcé les traits de chacun, les miens comme ceux des autres, alors on y est tous la caricature de nous-mêmes.
Ecrire, j’ai adoré. J’aurai pu écrire comme ça encore des années. Pour tout vous dire, maintenant que le livre est édité, que je ne peux plus rien changer, que tout m’échappe, je suis inquiète. Ce n’est pas tant la critique que je redoute mais le regard que l’on posera sur ma démarche. En même temps c’est exactement le livre que je voulais écrire alors il n’y a rien à regretter !
Ce récit « c’est du tout mélangé » : y a l’histoire de toutes ces personnes que nous accompagnons (enfin toutes celles qui malgré le temps me sont restées en mémoire et que j’ai su raconter), l’histoire des personnes qui composent mon équipe et puis la mienne.
J’y ai mis beaucoup de perso, parce qu’on n’est jamais neutre (enfin moi je ne le suis jamais) : accompagner parents et grands-parents des autres renvoie à sa propre histoire, à
ses propres liens avec les siens, avec les autres. Du coup les miens sont présents tout le temps, durant tout le récit. Impossible pour moi de dissocier le pro et le perso et pas seulement dans le livre…
Ecrire c’est aussi une façon d’exorciser mes peurs, partager avec tous mes inquiétudes, mon impuissance, m’en justifier parfois. Je dois reconnaître que le temps que j’y ai passé fut un peu (beaucoup) thérapeutique.
Et puis, surtout surtout, je ne voulais pas écrire un guide pratique (même si l’on y puise de nombreuses informations), ou un ouvrage théorique sur le soutien à domicile. Impossible pour moi de partir de la réalité pour la conceptualiser. Serge Guerin le fait très bien, mon livre sera peut-être matière pour lui. En tout cas il m’a encouragée à poursuivre sans rien changer (merci Serge).
J’avais envie d’autre chose, un besoin viscéral de partager la vie, l’animation d’un service d’aide sans filtre. Le quotidien de chacun et pas d’autre moyen pour moi que de le peindre avec mes propres émotions. Un récit qui se lit facilement (je l’espère), qui vous fait partager la vie de gens et de mon équipe. Un truc qui accroche même si on se fout du grand âge, du maintien à domicile, on est capté par l’histoire et on se laisse embarquer dans notre quotidien… c’est du moins ça que j’ai essayé de faire. Yves Michalon et son équipe y ont cru et le livre parait…
Voilà j’espère que vous aurez autant de plaisir à me lire que j’ai eu de plaisir à écrire.
Mais qui est LogiVitae ? Le service d’aide à domicile de l’Économie Sociale et Solidaire engagé auprès des plus démunis par toutatis !
Vieillir en France … un sujet qui soulève beaucoup de question alors que le secteur de l’aide à domicile devient un véritable business avec des techniques commerciales empruntées aux autres secteurs.
LogiVitae est une entreprise atypique, guidée par des principes humanistes plus qu’économiques. Membre du Mouves (Mouvement des Entrepreneurs Sociaux), LogiVitae c’est un peu la version parisienne du célébre village gaulois d’astérix. Empreinte de valeurs sociales, développant ses propres objets connectés et composée d’une équipe de travailleurs sociaux impliqués et enthousiastes, Logivitae résiste aux dérives commerciales qui font légion et milite pour ses convictions.
Dafna Mouchenik la fondatrice est elle-même une travailleuse sociale déterminée à faire évoluer le secteur notamment grâce aux nouvelles technologies (objets connectés) et à travers plusieurs programmes sociaux dédiés à ses salariés et aux personnes qu’elle accompagne. Souhaitant venir en aide aux plus démunis, l’entreprise considère la réelle situation des personnes pour leur trouver une solution adaptée sans adopter de démarches commerciales telles que le pratiquent les entreprises du secteur. LogiVitae accompagne par ailleurs les personnes en fin de vie, les personnes handicapées et personnes rescapées de la Shoah.
LogiVitae célébre ses dix ans, l’occasion pour l’entreprise d’aide à domicile de réunir les personnes engagées du secteur (politiques, sociologues, travailleurs sociaux, entreprises innovantes) sur les nouveaux enjeux du secteur autour d’une conférence qui aura lieu le 16 novembre à la Mairie du 12èmearrondissement de Paris. Un événement sponsorisé par Apologic, Maileva, la BRED et La Poste Solutions Business.