11èmes Rencontres France Alzheimer ou comment choisir son service d’aide à domicile :
Mercredi 13 décembre 2017, France Alzheimer et maladies apparentées organisait ses 11èmes rencontres à la Maison de la Chimie. Nous avons été conviés Adelaïde (auxiliaire de vie de mon équipe) et moi à intervenir aux côtés de Madame Marcenne, psychologues et formatrice France Alzheimer, de Madame Huon, grand témoin, vice-présidente déléguée de France Alzheimer lors de l’atelier thématique sur l’accompagnement à domicile animé par Madame Delmotte.
Nous avions face à nous une salle pleine de proches et de familles vivant la maladie. Des gens à qui la vie a fait le mauvais coup de faire d’eux des spécialistes de l’accompagnement (et pas seulement à domicile).
C’est de transparence et de sincérité dont les aidants ont besoin me semble-t-il. Ils avaient des questions précises et des remarques pertinentes, pas le temps pour le tralala, c’étaient des réponses et des explications concrètes qu’ils attendaient de nous.
C’est que les gens qu’il y avait en face de moi, ils en avaient eu des services d’aide à domicile et ils n’en n’étaient pas toujours contents : « c’est jamais la même personne qui vient et c’est tous les prix, et c’est très cher, et c’est jamais les mêmes horaires, et elles ne sont pas formées, et on n’arrive jamais à les joindre… ».
Ce n’est pas mon genre de raconter des histoires et d’enjoliver la réalité du secteur. A LogiVitae comme ailleurs, la faute à une réalité sur laquelle les services d’aide ont peu d’interactions, les familles ayant recours à nos services doivent rester vigilantes et ne sont pas pour autant sorties d’affaire quant à l’aide attendue.
Alors oui, il faut se dire les choses, il y a la théorie « du comment ça devrait se passer » et puis la réalité. Il y a la bonne volonté, l’implication des services d’aide et les contraintes avec lesquelles il nous faut faire. Qualité et efficacité ne sont pas toujours au rendez-vous, pourtant l’envie de bien faire est, je pense, le dénominateur commun de nombreux services comme le mien mais ce n’est pas pour autant que « tout se passe comme sur des roulettes ».
Même un service de qualité doit faire face à la réalité. La vérité, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’auxiliaires de vie formées et volontaires ; que les former nécessite absences et remplacements alors même que nous n’avons pas assez de personnel pour répondre aux besoins qui sont immenses ; que ce secteur est essentiellement constitué de femmes et que les femmes portent encore trop souvent seules les contraintes familiales : enfants malades, congés parentaux… Donc, elles sont plus enclines à s’absenter que vous, messieurs ; le secteur médico-social dans sa globalité est plus sinistré que celui du bâtiment (plus d’accidents de travail, de longs arrêts maladie et de licenciements pour inaptitude) ; que les conditions de travail restent encore floues, indépendamment des consignes claires des employeurs (il faut reconnaître qu’on demande souvent tout et n’importe quoi aux aides à domicile) ; que nous n’avons absolument pas les moyens d’assurer un contrôle continu de la qualité de l’accompagnement mis en place…
Alors, si vous avez recours pour la première fois à un service d’aide et qu’à toutes vos exigences la réponse faite est : « aucun problème ! », c’est louche, voire impossible dans le contexte que nous traversons. Il y a toujours des problèmes, des imprévus, comment s’engager sur des événements que l’on maîtrise si peu ? Et la vraie plus-value de nos services, c’est de savoir y faire face et de trouver des solutions (même imparfaites) pour ne pas laisser les personnes sans aide et accompagnement.
Loin de moi de me satisfaire d’une telle situation et si les services d’aide ne peuvent y apporter seuls une réponse, il est certain que collectivement et aux côtés des pouvoirs publics, il y a des solutions à trouver et à inventer, il en va de la solidarité de demain.
Dafna